L’Azerbaidjan, pas bon pour les dents !

Que le temps passe vite ! Nous avons passé une dizaine de jours en Azerbaidjan, et je prend enfin le temps de vous faire un petit retour sur nos impressions.

Arrivés en Azerbaidjan en bus de Tbilissi, notre sentiment premier est : wahou, que les azerbaidjanais (cf. points à la fin) sont accueillants ! Surtout comparé à l’accueil que nous avions reçu en Géorgie. J’ai passé tout le séjour à me demander pourquoi : culture de l’accueil liée à l’islam ? Une ouverture propre aux peuples turcs (cf. points à la fin) ? Une overdose de miel ?

L’Azerbaidjan est un pays à majorité musulmane mais très peu pratiquant, vestige de son histoire soviétique. On retrouve quand même de très belles mosquées, comme celle-ci, que je suis allée voir 3 fois sans jamais réussir à rentrer à l’interieur. Enfin si, je suis rentrée par incomprehension dans la salle de prière pour femmes, mais sans informations pour savoir comment prier Allah, quoi faire de ce petit Coran et de cette pierre posée dessus, je suis vite ressortie. En plus, j’ai vu que la salle de prière pour hommes était plus belle et plus grande, ça ne m’a pas plu !

Vous voyez la taille des piétons ?

La porte qui par trois fois m’est restée fermée

Je dis très peu pratiquant, mais la nouvelle génération, qui n’a pas vécu l’époque soviétique, semble parfois en recherche de repères et parfois se remet par exemple à porter le voile, ce qui n’est pas vraiment compris par les parents.

Pour reprendre un peu dans l’ordre, nous avons passé 2 jours à Şeki (prononcer entre Shéki et Shaki), une petite ville « très touristique » de l’Azerbaidjan. De manière générale, le pays entier est en réalité peu touristique bien que très accueillant et recelant de belles choses à voir (et à manger), on le sent et ça fait du bien. On passe une nuit dans une chambre très vétuste d’un ancien caravansérail ou caravansaray. Ca permet de s’imaginer un peu mieux les anciennes caravanes qui passaient quelques nuits ici à l’époque de la route de la soie.

On déguste des spécialités locales avec un français rencontré dans le bus, on prend beaucoup de thés pour encore mieux se fondre dans le décor…

Et c’est là que le mal commence. En effet ici on adore prendre le thé avec du citron (jusque là, tout va bien), mais aussi beaucoup de sucre, des petits bonbons, des cacahuetes caramelisées… Puis au bazar, on trouve des baklavas gorgés de miel, des beignets trempés de sucre, d’autres beignets suintant de gras… J’ai personnellement beaucoup pensé à mon dentiste pendant tout ce séjour. Enfin, mes caries reveillées m’y ont forcé.

Grace à la concentration élevée de guèpes au m2, j’ai appris à mes dépends que je ne suis pas allergique à leurs piqures

Mais cette culture du thé est très plaisante, très relaxante. Une grosse théière, un backgammon, des amis et c’est parti pour des heures ! Mais les salons de thé étaient longtemps réservés aux hommes et aujourd’hui encore on sent dans beaucoup de lieux que les femmes ne sot pas les bienvenues.

D’ailleurs je note ici une réelle différence par rapport aux autres pays dans la relation hommes/femmes. On ne me sert plus la main si je ne les y force pas (mais peut-être est-ce depuis la Géorgie ?), il y a des lieux reservés aux hommes, un jeune homme me demande en introduction s’il peut me parler alors que Jeoffrey est à côté, il devient impensable d’être en couple mais non mariés… Rien de problématique néanmoins pour la voyageuse femme que je suis. A part ces fichues poignées de main qu’on me refuse !

Exterieur du palais des Khans de Şeki. Interdit de photographier l’interieur qui est magnifique et completement peint

Beaux batiments à Şeki

Je n’ai pas retrouvé de photo de l’église albanaise de Kish, voici donc une rue de Kish, plus commune mais moins photographiée

Après une journée de bus, nous voici arrivés à Baku. Hormis notre dernier jour, il fera rarement (jamais ?) moins de 35°C à l’ombre. On arrive quand même à faire quelques petites sorties avec les bus locaux. La première : direction les petroglyphes de Gobustan et les volcans de boue à Alat, juste à coté du port où nous embarquerons pour le Kazakhstan.

Après deux bus pour Alat, on arrive au bord d’une piste où nous prenons un taxi pour faire les derniers km : il est 10 heures et une heure de marche sous le soleil dans ce desert nous semble déjà difficile. Le taxi nous emmène voir les « volcans » et nous explique tant bien que mal (avec ses 2 mots d’anglais, mes 3 mots de russe, et l’aptitude magique de jeoffrey de comprendre à travers les langages inconnus) que se baigner dans cette boue est très bon pour les rhumatismes, qu’on peut se rincer dans cet autre trou de boue, que les bulles sont du gaz naturel (preuve à l’appui en enflammant un micro-volcan)… On rit bien et on repart devant un des plus gros afflux de touristes du pays pour aller voir la reserve du Gobustan, contenant environ 600000 petroglyphes, c’est à dire des « peintures » gravées dans la roche datant de 5000 à 20000 ans. En se collant à un guide local anglophone, on apprend que ces petroglyphes étaient il y a 50 ans dans des cavernes, aujourd’hui ouvertes : il et donc necessaire de proteger chimiquement les oeuvres au risque de les voir disparaitre prochainement. Dans cet environnement aride très hostile, seuls de tous petits groupes (5-20 personnes) vivaient là à ces époques, et il est possible qu’ils aient représenté ces nombreux animaux et chasseurs pour effectuer des rituels avant la chasse. Mais aucune certitude bien sûr.

On avait compris que notre taxi nous redéposerait ensuite à Baku, mais il semble vouloir nous dire qu’il veut nous déposer à l’arrêt de bus. Finalement, il décidera de nous demander notre argent avant de nous déposer, et quand nous lui tendons 25 manats, il nous dit qu’on s’était mis d’accord sur 25 dollars, c’est à dire 50 manats… devant ce manque d’honneteté qui casse toute la joie qu’on a eu avec lui, on sort de la voiture en plein milieu de la 4 voies, loin des bus, avec seulement 3 manats en poche, sans savoir où aller et sans argent pour repayer un taxi… Jusqu’à ce qu’un papi nous dise de monter dans cette voiture : mais oui, cet homme va justement à Baku avec sa grand-mère, démarre maintenant et ne veut pas d’argent ! Ne jamais s’arrêter aux mauvaises experiences, des personnes seront toujours là pour vous redonner foi en l’humanité.

C’est dans ce bain bulleux de 2 ou 3 mêtres de diametre qu’il est conseillé de se baigner

Et dans ce bain de plus de 7 mètres de diametre de se rincer ! Enfin, rincer..

On va également voir Yanar Dag, une montagne perpetuellement en feu à cause du gaz qui s’échappe. Cela s’avère décevant car une affaire touristique s’est juste construite devant pour faire payer l’entrée (très cher), mais selon moi les 40 minutes de bus valaient le détour : on voit enfin sur quelles richesses – et la pollution et la pauvreté qui l’accompagnent – s’est batie Baku.

Même paysage pendant plusieurs kilomètres

Yanar Dag

Baku est une ville globalement très propre et riche : on sent l’argent du petrole et du gaz. Même si certains quartiers, entre les rues plus passantes, semblent y avoir echappé.

Entre les petites excursions, on prend le temps de ne rien faire dans cette ville sous cette chaleur terrible, de reflechir à nos plans pour la suite du voyage et post-voyage, de nous empiffrer de documentaires, de faire la cuisine avec le cuisinier de l’hotel juste au dessus, de manger un döner kebab – qui n’a rien à voir avec les notres – par jour.

Et moi, je visite évidemment le musée du tapis ! Des tapis de toutes sortes, de toutes les couleurs et époques ! Une passion est née, gare à vous. Il ne me manque plus que les moutons…

  • Les habitants d’Azerbaidjan : azeris ou azerbaidjanais ? Internet parle bien souvent des « azéris » et jadore prononcer ce mot, j’avais donc tendance à l’utiliser. Mais Jeoffrey m’a tout de suite stoppée, preuve à l’appui: les Azéris seraient un ancien peuple d’Iran, mais surtout ce mot a été employé durant l’époque soviétique pour appuyer la différence entre les russes et les turcs. J’ai demandé à un azerbaidjanais son avis et il m’a confirmé cette théorie. Devant cette validation extremement scientifique d’une unique personne, j’ai très difficilement arrété de parler d' »azéris », et ils apprécieront que vous fassiez de même.
  • L’azéri n’est pas non plus le nom de leur langue : ils parlent azerbaïdjanais.
  • Les azerbaidjanais sont un peuple « turc » (en termes d’ethnie, mais je ne maitrise pas le sujet, allez voir sur le web comme moi :)), et nous avons senti qu’ils sont très fier de cette histoire/apparenance/culture. Nous leur donnons raison.
  • Les chauffeurs de bus et taxis aiment la musique azerbaidjanaise, assez festive (moi aussi), et aiment par extension ce qui s’en rapproche : où comment entendre du Kendji Girac en plein milieu du pays.

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