La Mèw’ nwah’ ?…

Pour continuer notre avancée vers l’est, on a décidé de prendre un bateau depuis le port de Burgas en Bulgarie, vers Batumi en Géorgie, à travers la Mer Noire.

Un soir comme un autre à bord

Ce bateau est avant tout destiné aux routiers et aux wagons. Mais depuis quelques années, c’est aussi un moyen de transport populaire auprès des voyageurs. Alors qu’il arrive qu’il n’y ait que 2-3 « touristes » à bord, surprise, nous étions cette fois une bonne vingtaine. Des cyclistes, motards, voitures, pédestres, seuls ou en duo, les voyageurs restent fidèles au mois d’août.

Des petits camions par milliers

Il y a depuis ce port un départ par semaine, le vendredi. Nous prendrons celui du 2 août. Pour réserver notre place, on a pris soin d’appeler 1 semaine plus tôt et d’envoyer un mail. Rien n’est clairement indiqué nulle part, ni même l’heure du départ, et aucune réponse à nos emails. On s’est rendu le jour même sur le port pour nous renseigner d’avantage. Le bateau part dans la nuit, lorsque toutes les cargaisons seront chargées, mais on peut embarquer bien avant, histoire de nous installer dans notre cabine. C’est déjà bon de savoir que notre réservation est bien prise en compte, reste juste à payer les 280€ pour nos 2 billets.

Il est 18h, on se balade sur le port à la recherche de notre bateau et de la douane, car à part des camions garés de partout, difficile d’y voir clair. Une fois arrivés devant le bateau, un « cow-boy » bulgare souhaite fouiller mon sac, mais abandonne très vite face au bazar. Il n’a en revanche pas juger utile de regarder celui de Mélanie, car « woman ! It’s ok »

Allez hop, on monte les escaliers du bateau, on tourne, on retourne, on remonte et on arrive dans la salle principale, qui servira surtout de salle à manger et salle de jeu. Une dame nous remet les clés de notre cabine en échange de notre passeport, et nous annonce « you with other family ». Autrement dit, on partagera la cabine avec un jeune couple, deux allemands de moins de 30 ans, très sympa et accros aux séries :).

Bienvenu dans notre chambre

Après un premier dîner a bord (tous les repas sont inclus) et l’occasion de faire connaissance avec les premières personnes, on est allés se coucher. Le bateau est parti à 3h du matin.

Chaque jour suivant était une petite routine apaisante, au milieu d’une vaste étendue d’un bleu profond. Tout était étonnament bien géré et organisé depuis notre départ jusqu’aux arrivées (…). Réveil pour le petit déjeuner à 8h et balade sur le pont pour respirer l’air du matin avant qu’il ne fasse trop chaud. Déjeuner à midi pile, puis sieste ou lecture, jeux, blabla avec les passagers, jusqu’à 19h pour le dîner. Le soir on profite du coucher de soleil, et on retourne après une partie de cartes se coucher avec un film. Un petit havre de paix, magnifié par les dauphins que nous avons vus par deux fois jouer autour du bateau.

Non j’vous assure, c’est bon en fait !

Ce huis clos favorisant les échanges, on a pu faire des rencontres de tous horizons. Il y avait Fanny, une suissesse de 27 ans qui de chez elle allait rejoindre Tbilissi à vélo. Thibault et Léa, un couple de cyclistes franco-vietnamien qui roule de France au Vietnam afin de récolter des fonds pour une association. Julia et X, nos colocataires allemands. Un hollandais, albanais d’origine qui retournait dans son pays de coeur. Une japonaise qui veut lancer son affaire en Géorgie… Mais aussi des routiers venus de partout, nottamment des anglais transportant des voitures et du matériel pour le film Fast & Furious 9.

Mel et la toujours très souriante Fanny

On a navigué avec toute cette joyeuse bande jusqu’au 5 août matin, date d’arrivée au port de Batumi. On refait nos sacs, récupère nos passeports et tout le monde se rend dans la salle commune ou sur le pont en attendant l’arrivée des douaniers. Pas si vite, moussaillon ! D’un coup de vague, le bateau tangue si fort que tout dégringole de partout, des assiettes cassent, on manque de tomber et bien entendu, impossible de docker. La mer s’est réveillée, forçant le capitaine à retourner en mer en attendant que cela se calme. Le doute s’installe un peu sur tous les visages, jusqu’à l’annonce : « on réessaye ce soir ou demain ». Dans les faits, nous sommes donc arrivés à Batumi le 6 août, profitant d’une nuit de plus avec nos amis à bord.

Bye bye bateau, c’était très chouette !

Une réflexion sur “La Mèw’ nwah’ ?…

  1. C’est super de pouvoir lire vos aventures! 🙂 les récits très « vivants » et les photos très chouettes donnent très envie!
    Bonne continuation, j’ai déjà hâte de lire les prochains articles 🙂

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