Le poids d’une non-décision

Ou pourquoi la mère de Mélanie recevra un colis roumain.

Nous devons prendre une décision !

Après notre court passage en Hongrie, un train de nuit nous a amené en Roumanie à Braşov (prononcer Brachov) pour rendre visite à Dracula puis randonner dans les Carpates. Le centre-ville est charmant, touristique mais pas trop, et très vert. On apprendra ensuite que c’est la ville avec la plus grande surface d’espaces verts par habitant de Roumanie. Beaucoup de VTT dans les rues : avec une montagne DANS la ville, c’est sur que c’est tentant!

Mais malgré le charme ambiant, tout n’a pas été si simple pour nous… Le matin de notre départ pour aller randonner, on remplit les bouteilles d’eau, on prend notre nourriture, et Jeoffrey réalise que son sac est bien trop lourd. Impossible de randonner en montagne avec cet ours mort sur le dos ! Moment de tension, d’inquietude, de surréaction. Toujours aussi mesuré, Jeoffrey lâche même un : « Bon allez ça me saoule, on rentre »… Pas la joie. On essaie ensuite d’imaginer des solutions : on renvoie notre matos de randonnée, car c’est ce qui pèse le plus lourd, et on ne dort plus en tente ? On prend des vélos, pour supporter peut-être plus facilement ce poids ? On lache l’appareil photo, la batterie externe ? On me rachète un sac qui permet de contenir plus, pour mieux répartir le poids dans les deux sacs à dos ? On s’accorde un jour supplémentaire pour mieux réfléchir (puis deux, on aime trop notre nouvelle auberge et on a peut-être aussi laissé nos chaussures dehors sous l’orage)

Finalement, on opte pour les deux dernières solutions. On retire :

  • la batterie externe
  • un torchon (vous êtes effectivement en droit de vous demander pourquoi il était là depuis le début.)
  • mon gilet de 12 ans d’âge
  • l’anti-moustiques
  • un rasoir éléctrique (achat de micro-ciseaux à la place)
  • 2 jeux de société
  • la carte de Turquie
  • Mon sac à dos. On le change, après de nombreuses hésitations, par un sac de 45 litres, donc un peu plus grand mais surtout bien plus costaud, pour porter une plus lourde charge

Ces affaires en moins et en déplaçant dans mon sac la tente, une bouteille et l’appareil photo, nos sacs sont désormais mieux équilibrés. C’est parti pour la rando !

Cette experience nous a permis de réaliser que notre problème, c’est qu’on veut tout faire : randonner mais pas toujours, en été, en hiver, prendre notre temps, …, et bien sûr, on pourra tout faire mais notre équipement ne sera jamais optimal pour une activité : rando, ville, déplacement, …. Cela nous a egalement permis de nous reconvaincre de faire du sport pour mieux supporter nos sacs de plus utiliser la tente pour valoriser le fait qu’on emmène l’equipement de camping. Reste à voir si on s’y tiendra !

Une autre chose qui change au cours de ces quelques jours en Roumanie : notre perception de notre propre voyage. Notre idée première était que le trajet pour le Japon est le voyage, que nous pourrions vadrouiller et faire évoluer le temps resté dans chaque pays en fonction de ce que nous avions envie d’y faire. Mais nous souhaitons pouvoir profiter de l’Asie centrale avant le début de l’hiver, et cette contrainte de temps nous oblige à aller assez vite. Il devient ainsi de plus en plus évident pour nous que le réel objectif de ce voyage est d’aller au Japon, sans avion, avec des étapes préparées plus ou moins grandes dans les pays traversés, sans se permettre de flâner outre mesure. Encore une fois, une prise de conscience que nous souhaitions tout faire, alors que les choix que nous avions fait (ne pas arriver trop tard en Asie centrale ; budget limité) ne nous le permettent pas. Mais n’est-ce pas parfois dans la contrainte que s’épanouit la créativité?

Mélanie

3 réflexions sur “Le poids d’une non-décision

  1. J adore ta dernière phrase Mélanie !!!!
    C est dans la tourmente que les liens se renforcent…ou pas!!!!!!
    Ça c est la mienne….et il y a du vécu 😉

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