Et l’impact écologique dans tout ça ?

Avant même de débuter, je savais déjà que je voudrais faire un point sur mon empreinte écologique liée ce voyage et analyser si j’arrive à faire coincider mon désir de respect de l’environnement et d’écologie, avec les contraintes liées a un tel voyage.

J’ai beaucoup de choses à dire et jai essayé de les trier dans ces quelques catégories : avant le départ, alimentation et boisson, hygiène/beauté/santé, autres objets, internet, logement, transport, impacts sur la biodiversité/paysage. Dites-moi si vous voyez une autre catégorie a rajouter ! J’aurais pu proposer un autre tri, par exemple suivant les types de rejets : CO2, eau, plastique, … mais il me semble que c’est moins parlant.

C’est un sujet qui me tient énormement a coeur et qui dirige une bonne partie de ma vie : j’essaie, sans y arriver aussi bien que d’autres évidemment, de faire de mon mieux pour moins et mieux consommer de ressources naturelles au quotidien. C’est pour moi une évidence devant les méfaits de notre mode de vie actuel que d’essayer, bien qu’il soit aisé de céder a la facilité. J’ai choisi mes études et mes expériences professionnelles dans
ce sens et il serait logique que ce voyage ne déroge pas a cette
exigence personnelle !
Et pourtant : voyager a deux, voyager léger, voyager vers des cultures
inconnues, voyager rapidement… tout cela ne facilite pas les choses !

Mais je vois également beaucoup de pistes d’améliorations que je vais
essayer de proposer, et de mettre en oeuvre pour la suite du voyage.

J’aurais souhaité faire un article bien plus pro, plus complet et plus propre ; c’est d’ailleurs pour cela qu’il traine dans les brouillons depuis des mois. Mais apres reflexion, je vais quand même vous partager ces quelques éléments car ils donnent des exemples de situations que nous avons vécu ou observons.Vous trouverez donc à chaque fois des situations rencontrées, ce qu’on fait/ne fait pas, et des idées de ce qu’on pourrait mettre en place pour etre plus en cohérence.

Mes excuses pour le manque d’accentuations, critiquons ensemble les claviers japonais, et surtout pas mon laxisme.

1 – Avant le départ : choix du voyage et des transports

Ce voyage ne repondra pas a mon idéal de respect de l’environnement ; je le savais avant de partir.

En effet, choisir l’objectif de rejoindre le Japon en 6 mois ou 1 an, meme sans avion, implique de prendre de nombreux transports, et notamment des bateaux très polluants à défaut d’alternative. Par ailleurs, nous allons finalement, nous allons prendre un avion pour rentrer, ce qui est quand meme bien loin des 12 avions par  »tour du monde » (pour 1 an) comme l’indique ce site.

Nous avons, ce qui nous semblait logique, privilégié les transports locaux, et n’avons pas pris de transports de tours operateurs ou autres, sauf lors de notre voyage organisé au Kirghizistan.

Solutions à envisager :

  • Prévoir d’aller moins loin
  • Prévoir plus de temps de voyage, pour aller moins vite et prendre moins de transports, augmenter l’intérêt de chaque transport, avoir davantage de temps de chercher des alternatives moins polluantes (pour les bateaux notamment)

2 – Avant le départ : materiel

Concernant l’équipement de départ, une partie est neuf car je pensais vouloir du materiel léger, technique… J’ai néanmoins essayé de prendre des marques qui sont reconnues pour leurs efforts environnementaux et sociaux (patagonia, icebreaker), des produits en matière naturelle (coton bio, laine mérinos, duvet français). Seuls hics : ma polaire, le matelas de sol et la tente, mais vu la très bonne qualité de ce que j’ai acheté (du moins j’espère, vu le prix…), je pense tout garder très longtemps, et prêter à qui veut.

Solutions à envisager :

  • Acheter d’occasion. J’ai déja parlé de la difficulté de trouver des vetements techniques et du bon materiel de camping d’occasion : c’est possible mais cela prend du temps. Si cette solution est choisie, anticiper ! Où en trouver en France ? Par exemple LeBonCoin, https://forum.camptocamp.org/c/petites-annonces/annonces-matos-divers-multiactivite-sacs-veteme, Trocathlons : https://occasions.decathlon.fr/evenement/, https://www.facebook.com/groups/petites.annonces.randonnee/
  • Se faire prêter l’equipement, mais ce n’est pas idéal pour un voyage de plusieurs mois, puisque les personnes pourraient en avoir besoin entre temps
  • Accepter d’avoir du materiel moins « technique » donc plus lourd, plus encombrant, qui sèche moins bien, qui régule moins la chaleur… ce qui permet tout simplement de prendre ce que l’on a tous chez soit. Si c’était à refaire, je partirais sur cette solution. Du materiel non technique, plus lourd, est aussi plus solide, et on a moins peur de l’abimer, de le perdre…
  • Faire soi-même ! Il y a effectivement des gens très courageux qui fabriquent leur tentes, cousent leurs vetements, etc. S’ils le font en utilisant des tissus non neufs, c’est théoriquement une bonne solution ! Des exemples sur ce site https://www.randonner-leger.org/forum/

3 – Consommation d’eau

Jusqu’en Géorgie, nous buvions de l’eau du robinet ou des sources en montagne. En Géorgie aussi, comme les habitants, jusqu’à ce qu’on tombe malade tous les deux sans rien avoir mangé en commun de la journée, mais ayant bu la même eau… On se met donc à acheter de l’eau en bouteilles, et on continue en Azerbaidjan. A raison d’1,5L par personne et par jour, quel désastre… Le recyclage semble en plus assez absent dans les villes qu’on traverse, et les reflexes de tri peu présents. Combien de villages offrant une nature magnifique et des déchets plein les rues ou les rivières avons-nous vu dans ces deux pays…

Concernant l’utilisation de l’eau en général, je pense que nous avons assimilé la plupart des « bonnes pratiques » : ça fait partie de notre éducation. Ce n’est pas forcément le cas autour de l’Asie Centrale. Par exemple malgré l’aridité de l’Azerbaidjan, les pelouses de Bakou sont arrosées plusieurs fois par jour, en pleine journée. Les gens ouvrent les robinets sans se soucier de les refermer. Des sacs de déchets sont balancés par dessus bord dans la Mer Noire. Manque d’éducation à l’écologie, déresponsabilisation quand l’eau potable est gratuite, … toujours est-il que ça pique nos yeux naïfs de français !

Un parc dans une ville du Kazakhstan

Solutions à envisager :

  • Davantage faire comme les locaux en terme de consommation d’eau : bien qu’en Georgie et Azerbaidjan l’eau du robinet n’est pas reconnue potable, les locaux la boivent et après un test, nous aurions pu essayer.
  • Encore une fois, faire comme les locaux (Azerbaidjan, Asie Centrale, Russie) : boire du thé. C’est la boisson principale, servie et resservie à tous les repas et hors des repas ; l’eau etant bouillie dans un samovar, il n’y a pas de risque bactériologique. Dans tous les trains d’Asie Centrale et Russie que nous avons pris (c’est à dire une dizaine de jours), un samovar géant fournissait de l’eau chaude potable et le thé était ainsi notre boisson principale. Au Kirghizistan,
  • Avant d’atteindre de nouveau des pays ou l’eau du robinet est potable, acheter des bidons de 5L pour remplir nos bouteilles
  • Acheter un filtre permettant de potabiliser (dans une certaine mesure) n’importe quelle eau.  
  • Lorsque nous voyons des gens utiliser déraisonnablement l’eau ou la polluer, leur dire ? Nous ne l’avons pas fait. Je me demande encore si c’est une solution. D’abord, sans parler la langue, c’est difficile d’expliquer pourquoi il ne faudrait pas laisser couler l’eau pendant que tu vas aller chercher ton pull dans ta chambre ; ensuite, je me questionne sur la justesse, d’un point de vue éthique, de la position d’un couple blanc ouest européen critiqunt les manieres de faire d’autres cultures alors qu’on ne fait que passer quelques jours dans chaque région pour notre propre plaisir personnel ?

4 – Alimentation

Pour limiter l’impact écologique de l’alimentation, il est de bon ton de consommer local et de saison. Assez facile quand on aime tester les spécialités locales, et surtout en plein été avec sa profusion de fruits et légumes ! Quoique, il est parfois difficile de savoir d’où viennent les produits quand on ne parle pas la langue. Dans les supermarchés slovaques, la provenance était notée et le choix d’origine slovaque était plus restreint que l’origine espagnole. Dans les bazars du Kazakhstan, la provenance n’est pas indiquée et je suis surprise que ce pays de steppes qui semblent si arides en plein été puisse proposer autant de fruits et légumes si bien calibrés… Au Japon, il existe par exemple des boutiques de produits paysans : mais à chaque fois que nous en avons trouvé, c’était par hasard, et elles sont des centaines de fois moins nombreuses que ces « convenience stores » qui proposent uniquement des produits transformés et des bananes des philippines. Finalement, acheter local et de saison implique d’avoir une idée de la geographie, de l’agriculture et de la langue du pays, damn it !

Solutions à envisager :

  • Se renseigner en amont sur l’agriculture du pays : par exemple, le Kazakhstan nous semblait un pays de steppes mais la région d’Almaty est en fait très riche en pommiers. On peut aussi se renseigner sur les pratiques culturales : le pays utilise-t-il dans son ensemble beaucoup ou peu de pesticides, fongicides, etc. ? Existe-t-il des labels bio nationaux, à quoi ressemblent-ils ?
  • Idéalement, maitriser la langue du pays permet d’échanger avec les commercants pour en savoir plus sur l’origine et la saisonnalité des produits
  • A défaut, faire ses courses dans un marché ou bazar augmente la probabilité de trouver des produits locaux
  • Limiter son impact, c’est aussi limiter sa consommation de viande. Ce que nous n’avons pas cherché à faire lors de ce voyage, car nous voulions tester l’alimentation locale, dans certains pays tres riches en viande. Au Kazakhstan ou Kirghizistan par exemple, mais aussi au Japon ou le végétarianisme lié au bouddhisme semble avoir disparu avec la baisse de la pratique religieuse, au profit de nombreux plats tres populaires dont l’ingredient principal, outre le riz, est la viande.

Deuxieme aspect, d’ailleurs le déclencheur de cet article : les déchets plastiques liés a l’achat d’aliments. Cela a commence avec les sacs plastiques en Azerbaidjan : chaque achat impliquait un sac plastique, et un refus de notre part des gros yeux des vendeurs, ou des personnes justement présentes pour mettre en sac nos courses… l’Asie Centrale est une zone ou l’achat en vrac est tres facile avec les nombreux bazars et zones vrac dans les magasins. Paradoxalement, ou pas d’ailleurs, tout est tres rapidement suremballé. Chaque beignet aux pommes de terres kazakhstanais sera emballé separement, et l’ensemble sera mis dans un autre sac. Le changement de nos habitudes influe aussi sur la production de dechets. Prendre un cafe a emporter, c’est avoir une tasse en carton, une touillette en plastique, a chaque fois. Manger a l’exterieur, c’est avoir une serviette en papier, des couverts en plastique, a chaque fois. Cela fait-il sens ? Au japon, c’est encore plus systématique. La culture des boites repas pour le midi, ou bento, fait que nous en achetons en moyenne… tous les jours. Et si nous ne faisons rien, nous nous retrouvons donc tous les jours avec deux paires de baguettes jetables, deux serviettes en papier humidifiees emballées dans du plastique, un sac plastique, en plus de l’emballage du bento lui-meme. Bien souvent, les baguettes et les serviettes sont egalement jetables dans les restaurants. Les fruits et légumes sont par ailleurs quasimment toujours emballés dans ce pays, meme dans les marchés  »paysans ».

Ce que nous avons mis en place au fur et a mesure :

  • Achat d’une tasse, qu’on donne aux vendeurs pour la remplir
  • Récuperation de baguettes ou couverts puis leur réutilisation a chaque repas.
  • REFUS : refus des sacs plastiques poliment mais fermement, refus des baguettes, des serviettes, des sucrettes, … beaucoup de refus. Au Japon, c’est plus facile : lorsqu’on dit  »non », ils répondent  »merci beaucoup ! »  !
  • Avoir un mouchoir sur soi pour remplacer les serviettes jetables. Bon, ca fait partie des nombreux objets que jai perdu en route. Heureusement au Japon nous avons eu un cadeau : une sorte de mouchoir géant, qui a donc remplacé mes mouchoirs qui se baladent desormais en Azerbaidjan ou au Kazakhstan.
  • Recuperer tous les sacs impossibles a refuser. Ceux legerement souilles deviennent nos sacs poubelles, et nous reutilisons les propres pour les prochaines courses.

Solutions à envisager :

  • Si c’était a refaire, j’aurais une boite tupperware pour les plats a emporter. Nous avons bien une popotte en metal, mais elle ferme mal, et surtout je n’ai jamais osé la proposer a un commercant vu son etat de noirceur a cause du feu.
  • Eviter : ne pas acheter dans les supermarchés (je pense notamment au Japon où tout produit industriel est suremballé), chercher les producteurs locaux, cuisiner soi-même au lieu d’acheter un bento en plastique, manger au restaurant pour éviter le plastique du bento, etc. Pas aisé ni confortable à mettre en oeuvre ! Bien que parfois, ce peut être en se mettant ce genre de défis qu’on sort des sentiers battus ou qu’on expérimente de nouvelles et belles choses…
Mon sac à sacs
C’est vrai que sans boite ni sac plastique, il va être difficile de récuperer ce délicieux et gras poisson…

Pour aller plus loin sur le sujet des déchets en voyage, je vous conseille au hasard cet interview de Bea Johnson.

5 – Consommation d’internet – à venir

6 – Logement – à venir

7 – Hygiène – à venir

8 – Achats divers : livres, vetements, etc. – à venir

9 – Impact biodiversité et paysage – à venir

Melanie

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