Au Kirghizistan j’ai rêvé, maman

Le Kirghizistan est un petit pays montagneux d’Asie centrale, bloqué entre l’immense Kazakhstan, l’influent Ouzbékistan, la nature sauvage du Tadjikistan, et toujours inspiré par l’ex union soviétique. Autant dire que les paysages, peuples et histoires du Kirghizistan sont d’une infinie richesse.

Nous sommes à un point culminant de notre voyage, comme un rêve dans lequel on vient trouver notre place. À l’aide de Nomad’s Land et en compagnie de nos fabuleux partenaires de fortune, nous allons rencontrer Meder, un semi nomade, et ses quelques 900 animaux, que nous guiderons à cheval à travers le pays. Dingue je vous dis !

23 septembre

Nous arrivons au Kirghizistan dans une marshrutka, ce fameux mini bus que nous voyons quotidiennement depuis la Géorgie. Juste après la frontière, une jeune fille s’assied derrière nous puis nous interpelle… En français ! Nous donnons rendez-vous à Cholpon pour partager le repas ce soir. Après un super dîner avec cette nouvelle amie, on passera la nuit dans une auberge proche de notre prochain point de chute.

24 septembre

C’est le jour J, on a rendez-vous à 10h30 dans une guest house pour rencontrer le groupe avec lequel nous partagerons les 10 prochains jours. Et quel groupe ! Yuka, Chiara, Emilie, Patty et François feront de ce séjour une magnifique expérience humaine.

Notre guide du jour, Fabien, un français expatrié, nous fera découvrir Bichkek la capitale durant l’après-midi. On passera la nuit dans la guest house avant le grand départ le lendemain.

Le bazar de Osh est le plus grand à Bichkek. Ici, des kuryt par milliers.

25 septembre

Ce matin, on rencontre les deux personnes les plus importantes, à savoir Tolkumbai notre « successfully best of the best » chauffeur et Rahat, notre magnifique guide durant le séjour, et aujourd’hui amie.

On fera beaucoup de route aujourd’hui pour atteindre la ville de Naryn au centre du pays dans la soirée. Heureusement, on a bénéficié de quelques pauses, notamment au canyon Konorchek, dans lequel nous avons marché 2 bonnes heures et déjeuné un superbe plov, spécialité nationale ouzbek, où il est coûtume de dire « make plov not war ». Mélanie aquiesse, voilà qu’elle découvre son plat préféré. Le soir à Naryn, on profitera de ce qui sera notre dernière douche avant une petite semaine.

26 septembre

On part pour Tash Rabat, où se trouve le plus haut caravanserail de la route de la soie, à 3150m. Emotions après avoir lu Les cavaliers de Joseph Kessel pour Melanie ! On dormira juste à côté, dans des yourtes installées au milieu de nulle part.

27 septembre

C’est aujourd’hui qu’on rencontrera Meder, le berger avec qui nous allons conduire un troupeau de 900 animaux à travers une centaine de kilomètres à cheval. Pour y arriver, la « route » le long de la frontière chinoise est très difficile, éprouvante même pour nous passagers. On passera ici 2 nuits en yourtes, car nous aurons besoin de temps demain pour apprendre à connaître nos chevaux.

28 septembre

On a le droit à deux petites heures à cheval, afin de faire connaissance avec ces héros qui nous porterons les 4 prochains jours. Ici, les chevaux n’ont pas de nom, ils sont appelés par leur couleur. Mais après avoir tergiversé, le mien se fera appeler Royal Dream, et celui de Mélanie Ouistiti du Barry (et son cheval de remplacement, le cheval de Meder, le plus beau du groupe, Jehol).

On profite de cette première randonné pour aller rendre visite au lac Kel Suu.

29 septembre

Et c’est parti pour 4 jours de transhumance ! Mais aujourd’hui c’est un peu particulier, puisque nous n’aurons qu’une douzaine de vaches à accompagner, sous un superbe soleil. Et c’est tant mieux car le début du trajet est très vertigineux, puisque nous grimpperons sec, sur de minuscules chemins qui n’en sont pas vraiment.

On passe la nuit en tente, épuisés par nos émotions et nos 6 premières heures de monte. Il commence à faire bien froid. Rahat et Tokumbai, toujours en forme, nous apportent un petit shot de cognac bien apprécié avant de s’ecrouler de fatigue !

Du 30 septembre au 2 octobre

Je crois qu’on a tous été au bout de nous-même durant ces trois jours. Malgré un coup de mou de Mélanie qui a refusé de monter pendant une journée, n’arrivant pas à se faire obéir de sa monture et ayant perdu un peu de peau sur un endroit mal placé, on a réussi à braver la mini tempête de neige, la pluie, le froid terrible, le vent, la fatigue… On a traversé des paysages fabuleux, assisté à de sacré performances de la part des bergers/cavaliers, mangé en compagnie des familles nomades. Nous ne faisions plus qu’un avec nos montures. C’est la plus incroyable aventure que j’aie vécue, tout simplement. Et la plus « challenging » pour Mélanie, fière d’avoir bravé sa peur en plus de tout le reste.

Nous passerons la dernière nuit dans la maison des parents de Meder, après une douche tant convoitée, dans un bain typique soviétique : il y fait chaud et humide, on remplit une bassine d’eau froide et d’eau chaude, puis on la fait couler sur nous.

3 octobre

Nous repartons ce matin. C’est très étrange, il y a comme un manque de quelque chose, ou de quelqu’un. Peut-être les chevaux ?… Toujours est-il qu’on ne se rend pas directement à Bichkek, on passera la nuit en yourte aux abord du lac Son Kul, à 3000m d’altitude.

4 octobre

Cette journée devait être la plus simple du voyage, puisque nous devions juste rester assis dans notre super camionnette orange pour rentrer à Bichkek. Malheureusement, la neige arrive en force et notre chauffeur, aussi génial soit-il, n’a pu éviter le fossé… Nous voilà coincés à 2800m d’altitude, sans réseau, rien autour. Après un temps de réflexion, nous laissons Tolkunbai et François avec la voiture et les affaires, le temps de trouver âme qui vive plus bas dans la vallée. On est accueillis par une famille de bergers à 2h de marche plus bas, ce qui nous a permis d’alerter tout le monde du problème, et par la même occasion de vérifier que l’hospitalité des kirghiz fonctionne même à l’improvisation : on entre à peine qu’ils font chauffer le thé, coupent du pain, remplissent les coupes de confiture. Sans entrer dans les détails, on a pu rentrer vers 21h, après un petit arrêt dans une association de femmes où l’on fabrique des tapis. François et Tolkumbai ont été récupérés dans la soirée et rentreront le lendemain, même pas morts de froid.

5 octobre

Après de telles émotions, il fallait bien une belle soirée pour se dire au revoir. Nous sommes allés manger le meilleur plov de la ville et danser avec nos nouveaux amis, qu’on espère revoir un jour…

Voici deux liens vers le blog de François, qui écrit bien mieux que nous et est un vrai photographe :

Meder Tolokov, le berger

En transhumance

Jeoffrey

2 réflexions sur “Au Kirghizistan j’ai rêvé, maman

Répondre à Virginie Malenovic Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *