Les petits pedestres éclaireurs de l'est https://abricotmelba.ywo.fr Sun, 17 Nov 2019 14:05:03 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.4.1 https://abricotmelba.ywo.fr/wp-content/uploads/2019/07/cropped-020180219_153256_compress64-32x32.jpg Les petits pedestres éclaireurs de l'est https://abricotmelba.ywo.fr 32 32 164099603 Et l’impact écologique dans tout ça ? https://abricotmelba.ywo.fr/2019/11/09/et-les-ressources-naturelles-dans-tout/ https://abricotmelba.ywo.fr/2019/11/09/et-les-ressources-naturelles-dans-tout/#respond Sat, 09 Nov 2019 08:00:13 +0000 https://abricotmelba.ywo.fr/?p=262 Avant même de débuter, je savais déjà que je voudrais faire un point sur mon empreinte écologique liée ce voyage et analyser si j’arrive à faire coincider mon désir de respect de l’environnement et d’écologie, avec les contraintes liées a un tel voyage.

J’ai beaucoup de choses à dire et jai essayé de les trier dans ces quelques catégories : avant le départ, alimentation et boisson, hygiène/beauté/santé, autres objets, internet, logement, transport, impacts sur la biodiversité/paysage. Dites-moi si vous voyez une autre catégorie a rajouter ! J’aurais pu proposer un autre tri, par exemple suivant les types de rejets : CO2, eau, plastique, … mais il me semble que c’est moins parlant.

C’est un sujet qui me tient énormement a coeur et qui dirige une bonne partie de ma vie : j’essaie, sans y arriver aussi bien que d’autres évidemment, de faire de mon mieux pour moins et mieux consommer de ressources naturelles au quotidien. C’est pour moi une évidence devant les méfaits de notre mode de vie actuel que d’essayer, bien qu’il soit aisé de céder a la facilité. J’ai choisi mes études et mes expériences professionnelles dans
ce sens et il serait logique que ce voyage ne déroge pas a cette
exigence personnelle !
Et pourtant : voyager a deux, voyager léger, voyager vers des cultures
inconnues, voyager rapidement… tout cela ne facilite pas les choses !

Mais je vois également beaucoup de pistes d’améliorations que je vais
essayer de proposer, et de mettre en oeuvre pour la suite du voyage.

J’aurais souhaité faire un article bien plus pro, plus complet et plus propre ; c’est d’ailleurs pour cela qu’il traine dans les brouillons depuis des mois. Mais apres reflexion, je vais quand même vous partager ces quelques éléments car ils donnent des exemples de situations que nous avons vécu ou observons.Vous trouverez donc à chaque fois des situations rencontrées, ce qu’on fait/ne fait pas, et des idées de ce qu’on pourrait mettre en place pour etre plus en cohérence.

Mes excuses pour le manque d’accentuations, critiquons ensemble les claviers japonais, et surtout pas mon laxisme.

1 – Avant le départ : choix du voyage et des transports

Ce voyage ne repondra pas a mon idéal de respect de l’environnement ; je le savais avant de partir.

En effet, choisir l’objectif de rejoindre le Japon en 6 mois ou 1 an, meme sans avion, implique de prendre de nombreux transports, et notamment des bateaux très polluants à défaut d’alternative. Par ailleurs, nous allons finalement, nous allons prendre un avion pour rentrer, ce qui est quand meme bien loin des 12 avions par  »tour du monde » (pour 1 an) comme l’indique ce site.

Nous avons, ce qui nous semblait logique, privilégié les transports locaux, et n’avons pas pris de transports de tours operateurs ou autres, sauf lors de notre voyage organisé au Kirghizistan.

Solutions à envisager :

  • Prévoir d’aller moins loin
  • Prévoir plus de temps de voyage, pour aller moins vite et prendre moins de transports, augmenter l’intérêt de chaque transport, avoir davantage de temps de chercher des alternatives moins polluantes (pour les bateaux notamment)

2 – Avant le départ : materiel

Concernant l’équipement de départ, une partie est neuf car je pensais vouloir du materiel léger, technique… J’ai néanmoins essayé de prendre des marques qui sont reconnues pour leurs efforts environnementaux et sociaux (patagonia, icebreaker), des produits en matière naturelle (coton bio, laine mérinos, duvet français). Seuls hics : ma polaire, le matelas de sol et la tente, mais vu la très bonne qualité de ce que j’ai acheté (du moins j’espère, vu le prix…), je pense tout garder très longtemps, et prêter à qui veut.

Solutions à envisager :

  • Acheter d’occasion. J’ai déja parlé de la difficulté de trouver des vetements techniques et du bon materiel de camping d’occasion : c’est possible mais cela prend du temps. Si cette solution est choisie, anticiper ! Où en trouver en France ? Par exemple LeBonCoin, https://forum.camptocamp.org/c/petites-annonces/annonces-matos-divers-multiactivite-sacs-veteme, Trocathlons : https://occasions.decathlon.fr/evenement/, https://www.facebook.com/groups/petites.annonces.randonnee/
  • Se faire prêter l’equipement, mais ce n’est pas idéal pour un voyage de plusieurs mois, puisque les personnes pourraient en avoir besoin entre temps
  • Accepter d’avoir du materiel moins « technique » donc plus lourd, plus encombrant, qui sèche moins bien, qui régule moins la chaleur… ce qui permet tout simplement de prendre ce que l’on a tous chez soit. Si c’était à refaire, je partirais sur cette solution. Du materiel non technique, plus lourd, est aussi plus solide, et on a moins peur de l’abimer, de le perdre…
  • Faire soi-même ! Il y a effectivement des gens très courageux qui fabriquent leur tentes, cousent leurs vetements, etc. S’ils le font en utilisant des tissus non neufs, c’est théoriquement une bonne solution ! Des exemples sur ce site https://www.randonner-leger.org/forum/

3 – Consommation d’eau

Jusqu’en Géorgie, nous buvions de l’eau du robinet ou des sources en montagne. En Géorgie aussi, comme les habitants, jusqu’à ce qu’on tombe malade tous les deux sans rien avoir mangé en commun de la journée, mais ayant bu la même eau… On se met donc à acheter de l’eau en bouteilles, et on continue en Azerbaidjan. A raison d’1,5L par personne et par jour, quel désastre… Le recyclage semble en plus assez absent dans les villes qu’on traverse, et les reflexes de tri peu présents. Combien de villages offrant une nature magnifique et des déchets plein les rues ou les rivières avons-nous vu dans ces deux pays…

Concernant l’utilisation de l’eau en général, je pense que nous avons assimilé la plupart des « bonnes pratiques » : ça fait partie de notre éducation. Ce n’est pas forcément le cas autour de l’Asie Centrale. Par exemple malgré l’aridité de l’Azerbaidjan, les pelouses de Bakou sont arrosées plusieurs fois par jour, en pleine journée. Les gens ouvrent les robinets sans se soucier de les refermer. Des sacs de déchets sont balancés par dessus bord dans la Mer Noire. Manque d’éducation à l’écologie, déresponsabilisation quand l’eau potable est gratuite, … toujours est-il que ça pique nos yeux naïfs de français !

Un parc dans une ville du Kazakhstan

Solutions à envisager :

  • Davantage faire comme les locaux en terme de consommation d’eau : bien qu’en Georgie et Azerbaidjan l’eau du robinet n’est pas reconnue potable, les locaux la boivent et après un test, nous aurions pu essayer.
  • Encore une fois, faire comme les locaux (Azerbaidjan, Asie Centrale, Russie) : boire du thé. C’est la boisson principale, servie et resservie à tous les repas et hors des repas ; l’eau etant bouillie dans un samovar, il n’y a pas de risque bactériologique. Dans tous les trains d’Asie Centrale et Russie que nous avons pris (c’est à dire une dizaine de jours), un samovar géant fournissait de l’eau chaude potable et le thé était ainsi notre boisson principale. Au Kirghizistan,
  • Avant d’atteindre de nouveau des pays ou l’eau du robinet est potable, acheter des bidons de 5L pour remplir nos bouteilles
  • Acheter un filtre permettant de potabiliser (dans une certaine mesure) n’importe quelle eau.  
  • Lorsque nous voyons des gens utiliser déraisonnablement l’eau ou la polluer, leur dire ? Nous ne l’avons pas fait. Je me demande encore si c’est une solution. D’abord, sans parler la langue, c’est difficile d’expliquer pourquoi il ne faudrait pas laisser couler l’eau pendant que tu vas aller chercher ton pull dans ta chambre ; ensuite, je me questionne sur la justesse, d’un point de vue éthique, de la position d’un couple blanc ouest européen critiqunt les manieres de faire d’autres cultures alors qu’on ne fait que passer quelques jours dans chaque région pour notre propre plaisir personnel ?

4 – Alimentation

Pour limiter l’impact écologique de l’alimentation, il est de bon ton de consommer local et de saison. Assez facile quand on aime tester les spécialités locales, et surtout en plein été avec sa profusion de fruits et légumes ! Quoique, il est parfois difficile de savoir d’où viennent les produits quand on ne parle pas la langue. Dans les supermarchés slovaques, la provenance était notée et le choix d’origine slovaque était plus restreint que l’origine espagnole. Dans les bazars du Kazakhstan, la provenance n’est pas indiquée et je suis surprise que ce pays de steppes qui semblent si arides en plein été puisse proposer autant de fruits et légumes si bien calibrés… Au Japon, il existe par exemple des boutiques de produits paysans : mais à chaque fois que nous en avons trouvé, c’était par hasard, et elles sont des centaines de fois moins nombreuses que ces « convenience stores » qui proposent uniquement des produits transformés et des bananes des philippines. Finalement, acheter local et de saison implique d’avoir une idée de la geographie, de l’agriculture et de la langue du pays, damn it !

Solutions à envisager :

  • Se renseigner en amont sur l’agriculture du pays : par exemple, le Kazakhstan nous semblait un pays de steppes mais la région d’Almaty est en fait très riche en pommiers. On peut aussi se renseigner sur les pratiques culturales : le pays utilise-t-il dans son ensemble beaucoup ou peu de pesticides, fongicides, etc. ? Existe-t-il des labels bio nationaux, à quoi ressemblent-ils ?
  • Idéalement, maitriser la langue du pays permet d’échanger avec les commercants pour en savoir plus sur l’origine et la saisonnalité des produits
  • A défaut, faire ses courses dans un marché ou bazar augmente la probabilité de trouver des produits locaux
  • Limiter son impact, c’est aussi limiter sa consommation de viande. Ce que nous n’avons pas cherché à faire lors de ce voyage, car nous voulions tester l’alimentation locale, dans certains pays tres riches en viande. Au Kazakhstan ou Kirghizistan par exemple, mais aussi au Japon ou le végétarianisme lié au bouddhisme semble avoir disparu avec la baisse de la pratique religieuse, au profit de nombreux plats tres populaires dont l’ingredient principal, outre le riz, est la viande.

Deuxieme aspect, d’ailleurs le déclencheur de cet article : les déchets plastiques liés a l’achat d’aliments. Cela a commence avec les sacs plastiques en Azerbaidjan : chaque achat impliquait un sac plastique, et un refus de notre part des gros yeux des vendeurs, ou des personnes justement présentes pour mettre en sac nos courses… l’Asie Centrale est une zone ou l’achat en vrac est tres facile avec les nombreux bazars et zones vrac dans les magasins. Paradoxalement, ou pas d’ailleurs, tout est tres rapidement suremballé. Chaque beignet aux pommes de terres kazakhstanais sera emballé separement, et l’ensemble sera mis dans un autre sac. Le changement de nos habitudes influe aussi sur la production de dechets. Prendre un cafe a emporter, c’est avoir une tasse en carton, une touillette en plastique, a chaque fois. Manger a l’exterieur, c’est avoir une serviette en papier, des couverts en plastique, a chaque fois. Cela fait-il sens ? Au japon, c’est encore plus systématique. La culture des boites repas pour le midi, ou bento, fait que nous en achetons en moyenne… tous les jours. Et si nous ne faisons rien, nous nous retrouvons donc tous les jours avec deux paires de baguettes jetables, deux serviettes en papier humidifiees emballées dans du plastique, un sac plastique, en plus de l’emballage du bento lui-meme. Bien souvent, les baguettes et les serviettes sont egalement jetables dans les restaurants. Les fruits et légumes sont par ailleurs quasimment toujours emballés dans ce pays, meme dans les marchés  »paysans ».

Ce que nous avons mis en place au fur et a mesure :

  • Achat d’une tasse, qu’on donne aux vendeurs pour la remplir
  • Récuperation de baguettes ou couverts puis leur réutilisation a chaque repas.
  • REFUS : refus des sacs plastiques poliment mais fermement, refus des baguettes, des serviettes, des sucrettes, … beaucoup de refus. Au Japon, c’est plus facile : lorsqu’on dit  »non », ils répondent  »merci beaucoup ! »  !
  • Avoir un mouchoir sur soi pour remplacer les serviettes jetables. Bon, ca fait partie des nombreux objets que jai perdu en route. Heureusement au Japon nous avons eu un cadeau : une sorte de mouchoir géant, qui a donc remplacé mes mouchoirs qui se baladent desormais en Azerbaidjan ou au Kazakhstan.
  • Recuperer tous les sacs impossibles a refuser. Ceux legerement souilles deviennent nos sacs poubelles, et nous reutilisons les propres pour les prochaines courses.

Solutions à envisager :

  • Si c’était a refaire, j’aurais une boite tupperware pour les plats a emporter. Nous avons bien une popotte en metal, mais elle ferme mal, et surtout je n’ai jamais osé la proposer a un commercant vu son etat de noirceur a cause du feu.
  • Eviter : ne pas acheter dans les supermarchés (je pense notamment au Japon où tout produit industriel est suremballé), chercher les producteurs locaux, cuisiner soi-même au lieu d’acheter un bento en plastique, manger au restaurant pour éviter le plastique du bento, etc. Pas aisé ni confortable à mettre en oeuvre ! Bien que parfois, ce peut être en se mettant ce genre de défis qu’on sort des sentiers battus ou qu’on expérimente de nouvelles et belles choses…
Mon sac à sacs
C’est vrai que sans boite ni sac plastique, il va être difficile de récuperer ce délicieux et gras poisson…

Pour aller plus loin sur le sujet des déchets en voyage, je vous conseille au hasard cet interview de Bea Johnson.

5 – Consommation d’internet – à venir

6 – Logement – à venir

7 – Hygiène – à venir

8 – Achats divers : livres, vetements, etc. – à venir

9 – Impact biodiversité et paysage – à venir

Melanie

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Japon – partie 1 https://abricotmelba.ywo.fr/2019/11/08/japon-partie-1/ https://abricotmelba.ywo.fr/2019/11/08/japon-partie-1/#comments Fri, 08 Nov 2019 11:26:42 +0000 https://abricotmelba.ywo.fr/?p=412 Le 16 octobre, nous embarquons pour le ferry Eastern Dreams, direction le Japon avec un arrêt en Corée du Sud. Cette fois-ci, nous n’avons pas trouvé de ferry de transport de marchandises, uniquement de personnes, on y trouve donc de nouveaux services par rapport aux deux autres bateaux pris auparavant : « sauna » (plutôt un bain japonais très humide), boutiques souvenirs, discothèque. Malgré tout une taille humaine, et nous rencontrons une famille à vélo très inspirante, à qui nous souhaitons d’ailleurs bonne visite de la Corée !

Nous, nous ne resterons que quelques heures en Corée du Sud, avant de réembarquer. Le temps d’avoir un petit aperçu de leur cuisine et qu’une jeune femme nous offre un macaron coréen (celui au potiron est nettement meilleur que les macarons français, soit dit en passant). Le lendemain matin, on aperçoit les côtes du Japon : quelle joie ! On remarque forcément les premières différences : une végétation foisonnante qui n’a rien à voir avec tout ce qu’on a pu voir jusque là ; les maisons typiquement japonaises… Après une découverte très pluvieuse mais très en joie de notre première ville japonaise, Sakaiminato, nous reprenons le train pour notre premier arrêt : un petit hameau de 15 maisons dans la ville de Kibichuo, coincés au fond d’une vallée étroite. Nous resterons chez Yukiko et Noboru en tant que bénévoles une semaine, le temps de s’acclimater au pays et de découvrir de l’interieur la vie d’une famille japonaise.

La première acclimatation, elle est culinaire, pour notre plus grand bonheur ! Une semaine à déguster chaque jour une spécialité japonaise différente, et faite maison ! En vrac : onigiris, sushis, gyozas, sobas, soupes misos 3 fois par jour, poissons au saké, pommes de terre des montagnes, champignons ramassés dans les montagnes ensemble avec Yukiko, qui vient de fêter ses 71 ans, et un de ses amis rencontrés via Facebook…

Difficile de communiquer car nous ne parlons pas japonais et elle parle peu anglais ; mais nous la suivons dans ses périgrinations au potager, au champ de riz, etc. Nos missions sont diverses : construire une table (elle nous pensait charpentiers. Avant d’avoir vu le résultat, bien sur), nettoyer la maison, arracher des mauvaises herbes invisibles, cuisiner, etc.

Au delà des difficultés à s’adapter à un programme que nous ne maitrisions pas, cette semaine fut très riche de ďécouvertes, de rires avec la très dynamique Yukiko et le blagueur Noboru, et nous avons finalement assouvi en accéléré beaucoup de nos attentes. La diversité de la nourriture ; les maisons traditionnelles ; les chats ; les montagnes ; la ruralité ; les japonais ; les yukatas ; les douches/bains à la japonaise…

Nous avons également pu grâce à Yukiko assister à un festival dans la ville d’à côté, avec portes ouvertes dans des maisons traditionnelles du vieux centre. Superbe !

Prochaine étape : Tokyo suivi d’un tour du Japon suivant les envies du moment. Merci à tous pour vos commentaires qui nous font chaud au coeur !

Melanie

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Dix jours en transsibérie https://abricotmelba.ywo.fr/2019/11/02/russie/ https://abricotmelba.ywo.fr/2019/11/02/russie/#comments Fri, 01 Nov 2019 23:24:14 +0000 https://abricotmelba.ywo.fr/?p=385 Après ce formidable voyage dans le voyage au Kirghizistan, nous voici chargés à bloc pour affronter cette bonne semaine de trains.

Nous repassons la frontière kazakhstanaise, notre première frontière encombrée, pour une pause de quelques heures à Almaty. Aucun doute sur comment passer ces heures : on file droit vers notre repère, pour y boire notre boisson favorite : du thé d’argousier (une belle poignée de baies d’argousier, des clous de girofle, de la cannelle, du sirop d’érable, de l’eau chaude et le tour est joué. En théorie!).

Puis c’est parti pour notre première étape : Almaty (Kazakhstan) – Novossibirsk (Russie). Nous aurons pour chaque train un wagon 3ième classe, soit environ 50 couchettes avec alcoves mais sans cloisons. Nous partageons notre wagon avec tout un groupe d’enfants qui viennent de remporter le premier prix d’un concours de danses/chants traditionnels. Le passage de frontière était le plus strict de tous ceux que nous avons fait : les douaniers ont utilisé beaucoup d’outils pour contrôler nos passeports, et notamment le mien qu’ils ont gardé longtemps, en appelant des collègues pour qu’ils viennent voir…avant de me le rendre 10 minutes plus tard en riant. Je crois qu’ils prenaient du temps pour juste se moquer de ma photo finalement… Puis une première pause à Novossibirsk où nous arrivons à 9h après 2 nuits et 1 jours dans le train ; nous repartons ce soir à 23h. La ville nous est très agréable. Nous vadrouillons à la recherche d’un cybercafé (une espèce apparemment éteinte) et tombons sur une bibliothèque ? Ou une université ? Toujours est-il qu’en mimant un ordinateur, le personnel comprend et sans autre question sur qui nous sommes, nous débarasse de nos sacs et nous accompagne dans une salle avec des PC. Nous repartons deux heures plus tard impressionnés par cette facilité !

Deuxième étape : Novossibirsk – Irkoutsk (2 nuits 1 jour). Ça commence, le paysage de plaines avec bouleaux et sapins infinies. Je crois que je les ai rêvés ces paysages froids d’automne et la réalité est à la hauteur chaque jour ! Nous arrivons tôt le matin à Irkoutsk. Notre plan initial était de camper au lac Baikal, puis de reprendre le train le lendemain soir, mais devant notre état de refroidissement avancé (il y a 3 jours il faisait 25°C, dans le train il fait 27°C, dehors il fait désormais -3°C en ressenti), on préfère acheter un bonnet, aller en auberge de jeunesse et visiter la ville, et voler (sans faire exprès, promis, on a ensuite réparé notre méfait) des cacahuètes. L’architecture change par rapport à Novossibirsk, avec des maisons en bois et des encadrures de fenêtres curieuses qui m’évoquent bizarrement le midwest américain. Le lendemain, on fait l’aller-retour pour aller voir le lac Baikal, puis c’est reparti pour notre dernière étape !

Ne dirait-on pas un peu la côte bretonne ?

Troisième étape : Irkoutsk – Vladivostok (4 nuits 3 jours). Encore nos plaines infinies et parfois de la neige ; des rencontres avec la jeunesse post-URSS dans notre alcove ; des soupes en sachet et des beignets aux pommes de terre entre chaque thé. C’est sur ces thématiques que nous arrivons à Vladivostok, le terminus, à 6h du matin. On y est. La mer, partout. Le port, au milieu. L’extrême orient du pays le plus oriental de l’Europe, une terminaison de notre continent ! Bien que ça n’était pas mon rêve, ça fait clairement quelque chose d’arriver là.

Petite disgression : on est souvent pétris de préjugés. Parfois sans le savoir. On entend parler de la Russie dans les cours d’histoire, dans les infos ; on rencontre peut-être une ou deux personnes russes ; on lit parfois des auteurs russes ; on romantise le Transiberien. Tous ces élément crééent inévitablement une image mentale de la Russie. Et en passant par les pays de l’ex-URSS, cette image se renforce bien évidemment, pas forcément en positif. Puis on arrive en Russie. Et on se prend une petite claquounette. On réalise nos deux terribles erreurs : d’abord on a créé cette image mentale sur des dires, et surtout nous avons imprimé notre image du pays (et surtout de son gouvernement) sur chaque personne, chaque ville. Et nous ne sommes probablement pas les seuls, car j’ai bien l’impression que les russes ont internalisé l’idée que les autres ne les aiment pas. Tout ça pour dire que j’ai été agréablement surprise par le peu de ce que j’ai vu de la Russie et des russes (à relativiser évidemment : nous n’avons vu que 3 villes et ne parlons que 50 mots de russe), que je suis contente de m’être défaite de préjugés que je ne pensais pas avoir, et surtout que les beignets aux pommes de terre vont me manquer !

Mélanie

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Au Kirghizistan j’ai rêvé, maman https://abricotmelba.ywo.fr/2019/10/25/au-kirghizistan-jai-reve-maman/ https://abricotmelba.ywo.fr/2019/10/25/au-kirghizistan-jai-reve-maman/#comments Fri, 25 Oct 2019 04:57:45 +0000 https://abricotmelba.ywo.fr/?p=359

Le Kirghizistan est un petit pays montagneux d’Asie centrale, bloqué entre l’immense Kazakhstan, l’influent Ouzbékistan, la nature sauvage du Tadjikistan, et toujours inspiré par l’ex union soviétique. Autant dire que les paysages, peuples et histoires du Kirghizistan sont d’une infinie richesse.

Nous sommes à un point culminant de notre voyage, comme un rêve dans lequel on vient trouver notre place. À l’aide de Nomad’s Land et en compagnie de nos fabuleux partenaires de fortune, nous allons rencontrer Meder, un semi nomade, et ses quelques 900 animaux, que nous guiderons à cheval à travers le pays. Dingue je vous dis !

23 septembre

Nous arrivons au Kirghizistan dans une marshrutka, ce fameux mini bus que nous voyons quotidiennement depuis la Géorgie. Juste après la frontière, une jeune fille s’assied derrière nous puis nous interpelle… En français ! Nous donnons rendez-vous à Cholpon pour partager le repas ce soir. Après un super dîner avec cette nouvelle amie, on passera la nuit dans une auberge proche de notre prochain point de chute.

24 septembre

C’est le jour J, on a rendez-vous à 10h30 dans une guest house pour rencontrer le groupe avec lequel nous partagerons les 10 prochains jours. Et quel groupe ! Yuka, Chiara, Emilie, Patty et François feront de ce séjour une magnifique expérience humaine.

Notre guide du jour, Fabien, un français expatrié, nous fera découvrir Bichkek la capitale durant l’après-midi. On passera la nuit dans la guest house avant le grand départ le lendemain.

Le bazar de Osh est le plus grand à Bichkek. Ici, des kuryt par milliers.

25 septembre

Ce matin, on rencontre les deux personnes les plus importantes, à savoir Tolkumbai notre « successfully best of the best » chauffeur et Rahat, notre magnifique guide durant le séjour, et aujourd’hui amie.

On fera beaucoup de route aujourd’hui pour atteindre la ville de Naryn au centre du pays dans la soirée. Heureusement, on a bénéficié de quelques pauses, notamment au canyon Konorchek, dans lequel nous avons marché 2 bonnes heures et déjeuné un superbe plov, spécialité nationale ouzbek, où il est coûtume de dire « make plov not war ». Mélanie aquiesse, voilà qu’elle découvre son plat préféré. Le soir à Naryn, on profitera de ce qui sera notre dernière douche avant une petite semaine.

26 septembre

On part pour Tash Rabat, où se trouve le plus haut caravanserail de la route de la soie, à 3150m. Emotions après avoir lu Les cavaliers de Joseph Kessel pour Melanie ! On dormira juste à côté, dans des yourtes installées au milieu de nulle part.

27 septembre

C’est aujourd’hui qu’on rencontrera Meder, le berger avec qui nous allons conduire un troupeau de 900 animaux à travers une centaine de kilomètres à cheval. Pour y arriver, la « route » le long de la frontière chinoise est très difficile, éprouvante même pour nous passagers. On passera ici 2 nuits en yourtes, car nous aurons besoin de temps demain pour apprendre à connaître nos chevaux.

28 septembre

On a le droit à deux petites heures à cheval, afin de faire connaissance avec ces héros qui nous porterons les 4 prochains jours. Ici, les chevaux n’ont pas de nom, ils sont appelés par leur couleur. Mais après avoir tergiversé, le mien se fera appeler Royal Dream, et celui de Mélanie Ouistiti du Barry (et son cheval de remplacement, le cheval de Meder, le plus beau du groupe, Jehol).

On profite de cette première randonné pour aller rendre visite au lac Kel Suu.

29 septembre

Et c’est parti pour 4 jours de transhumance ! Mais aujourd’hui c’est un peu particulier, puisque nous n’aurons qu’une douzaine de vaches à accompagner, sous un superbe soleil. Et c’est tant mieux car le début du trajet est très vertigineux, puisque nous grimpperons sec, sur de minuscules chemins qui n’en sont pas vraiment.

On passe la nuit en tente, épuisés par nos émotions et nos 6 premières heures de monte. Il commence à faire bien froid. Rahat et Tokumbai, toujours en forme, nous apportent un petit shot de cognac bien apprécié avant de s’ecrouler de fatigue !

Du 30 septembre au 2 octobre

Je crois qu’on a tous été au bout de nous-même durant ces trois jours. Malgré un coup de mou de Mélanie qui a refusé de monter pendant une journée, n’arrivant pas à se faire obéir de sa monture et ayant perdu un peu de peau sur un endroit mal placé, on a réussi à braver la mini tempête de neige, la pluie, le froid terrible, le vent, la fatigue… On a traversé des paysages fabuleux, assisté à de sacré performances de la part des bergers/cavaliers, mangé en compagnie des familles nomades. Nous ne faisions plus qu’un avec nos montures. C’est la plus incroyable aventure que j’aie vécue, tout simplement. Et la plus « challenging » pour Mélanie, fière d’avoir bravé sa peur en plus de tout le reste.

Nous passerons la dernière nuit dans la maison des parents de Meder, après une douche tant convoitée, dans un bain typique soviétique : il y fait chaud et humide, on remplit une bassine d’eau froide et d’eau chaude, puis on la fait couler sur nous.

3 octobre

Nous repartons ce matin. C’est très étrange, il y a comme un manque de quelque chose, ou de quelqu’un. Peut-être les chevaux ?… Toujours est-il qu’on ne se rend pas directement à Bichkek, on passera la nuit en yourte aux abord du lac Son Kul, à 3000m d’altitude.

4 octobre

Cette journée devait être la plus simple du voyage, puisque nous devions juste rester assis dans notre super camionnette orange pour rentrer à Bichkek. Malheureusement, la neige arrive en force et notre chauffeur, aussi génial soit-il, n’a pu éviter le fossé… Nous voilà coincés à 2800m d’altitude, sans réseau, rien autour. Après un temps de réflexion, nous laissons Tolkunbai et François avec la voiture et les affaires, le temps de trouver âme qui vive plus bas dans la vallée. On est accueillis par une famille de bergers à 2h de marche plus bas, ce qui nous a permis d’alerter tout le monde du problème, et par la même occasion de vérifier que l’hospitalité des kirghiz fonctionne même à l’improvisation : on entre à peine qu’ils font chauffer le thé, coupent du pain, remplissent les coupes de confiture. Sans entrer dans les détails, on a pu rentrer vers 21h, après un petit arrêt dans une association de femmes où l’on fabrique des tapis. François et Tolkumbai ont été récupérés dans la soirée et rentreront le lendemain, même pas morts de froid.

5 octobre

Après de telles émotions, il fallait bien une belle soirée pour se dire au revoir. Nous sommes allés manger le meilleur plov de la ville et danser avec nos nouveaux amis, qu’on espère revoir un jour…

Voici deux liens vers le blog de François, qui écrit bien mieux que nous et est un vrai photographe :

Meder Tolokov, le berger

En transhumance

Jeoffrey

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Le Kazakhstan, c’est grand https://abricotmelba.ywo.fr/2019/10/15/le-kazakhstan-cest-grand/ https://abricotmelba.ywo.fr/2019/10/15/le-kazakhstan-cest-grand/#comments Tue, 15 Oct 2019 01:05:26 +0000 https://abricotmelba.ywo.fr/?p=329

Quand on regarde une carte, on voit bien que c’est grand, le Kazakhstan. Mais je ne suis pas sûr qu’on le comprenne avant d’y être. Et bien on a le temps d’y songer, pendant les 48h de train. Enfin, pas tant que ça, parce qu’on est sans cesse sollicité, nous les étrangers du train. « Couchette, couchette ! », ça ne veut pas dire « dormir » comme je l’imaginais du haut de ma petite case à dodo, mais « manger » en russe. Alors on partage la nourriture, parfois délicieuse et achetée quelques dizaines de centimes sur un des nombreux quais de gare.

Enfin arrivés à Almaty, ou Alma-Ata, la ville pomme si l’on traduit, on découvre ce dimanche 8 septembre matin une ville jeune et moderne. On s’arrêtera à Nedelka pour le petit déjeuner, et dans ce café qui deviendra notre QG, on tombe amoureux du thé à l’argousier, fruit que l’on trouve partout dans la région.

Mais ne perdons pas de vue que nous sommes venus ici principalement pour demander un visa de transit russe. Le temps qu’il nous soit accordé, c’est à dire une semaine, on est allé à Taraz, une vile du coin (8h de train) chez Ilyas, que l’on a contacté via la plateforme workaway. On y allait donc pour y travailler un peu et partager des moments avec des locaux. Autant le dire tout de suite, nous étions en fait des invités d’honneur et avons passé de super moments aux côtés d’Ilyas, Merey sa femme et tous leurs amis. On a appris beaucoup de choses sur l’histoire des peuples du Kazakhstan et expérimenté l’hospitalité kazakh en son plein coeur. Merci pour tout Ilyas ! (Mais pour le « travail », on reviendra…)

Ces jeunes étudiants nous ont fait visiter Taraz

À droite, Merey

Ilyas (à gauche…)

De retour à Almaty, le visa en poche (ouf!), on décide d’explorer les environs durant les quelques jours qu’il nous reste avant une énorme expérience à venir au Kirghizistan…

Un metro toutes les 15mn, on a préféré le bus

On s’est tout d’abord fait un petit plaisir « hors budget » en allant voir le Slava Snow Show qui passe pile en ce moment. Gonzalo m’en avait parlé en grand bien… Et woaw ! C’est magique. Nous étions deux petits enfants, les yeux brillants devant ces clowns merveilleux.

Le lendemain direction le Charyn Canyon, le plus grand du Kazakhstan. Pour s’y rendre, pas 36 solutions, il faut prendre un taxi partagé. Celui-ci nous déposera 4h plus tard à la croisé de deux routes, à nous de faire les 10km restant.

Le seul point d’eau du coin est très prisé

Dans cette immensité désertique, ça nous prend un peu de temps pour rejoindre le canyon, mais ça valait le coup ! On prend notre temps au milieu de cette impressionannte formation pour trouver où poser la tente. Car oui, nous allons dormir entre les roches et les étoiles. Quel bonheur !

Le retour en ville le lendemain s’avère un peu plus périlleux que l’aller, car aucun taxi ne compte passer par là. Reste à faire du stop, mais c’est parait-il compliqué car ne viennent ici que des tours opérateurs. Par chance, au bout de 5mn un chauffeur nous propose de nous avancer jusqu’au croisement à 10km, où une voiture s’arrêtera avant même qu’on lève le pousse. Pour nous, pas si difficile que ça en fin de compte, et gratuit !

Le jour suivant, on ira visiter le grand lac d’Almaty, qui se trouve plus haut dans la montagne. Et en effet, il est fidèle à sa réputation, il est sublime. Ce bleu presque irréel sur un fond de montagnes enneigées, c’est le rêve.

Sans retouche, la nature fait très bien l’boulot toute seule !

Malheureusement, nous sommes samedi et les contours du lac sont bondés de monde. Qui plus est, il est interdit de s’approcher de l’eau, des militaires sont là pour surveiller que cette restriction est respectée.
Et pour le dernier jour au Kazakhstan, on aura chacun notre activité, moi j’irai sur l’hippodrome et Mélanie randonner en montagne.

L’hippodrome :

Les courses au Kazakhstan tendent à se moderniser et copient pas mal le modèle européen. D’ailleurs nombre de leurs chevaux ont des origines britaniques ou françaises. Mais comme chaque pays a son originalité, ici on a droit aussi et surtout à des courses d’akhal teke, une race de chevaux sublimes, originaires du Turkmenistan et d’Iran. Le public était nombreux, principalement en famille, même si l’on ne peut pas parier.

La rando :

Almaty étant adossée à une chaine de montagne qui est la frontière avec le Kirghizistan, il y a de quoi faire en termes de randonnées ! Beaucoup de gens font une randonnée qui relie trois sommets. Mais étant seule et peu experimentée en montagne en cette saison (et le temps peut vite changer…), Je choisis d’aller voir une cascade un peu plus bas. Superbes paysages d’automne et peu de monde jusqu’à 1km de la cascade, où toute la jeunesse d’Almaty semble s’être rassemblée pour danser comme des fous à 11h du matin : un spectacle surprenant ! Mon hypothèse que je ne pourrai jamais vérifier : c’était leur weekend d’integration ? Cette rando donne envie de découvrir davantage les alentours, mais ce sera pour une prochaine fois, puisqu’on part pour le Kirghizistan le lendemain ! (Je ne vous mets pas la photo de la cascade pour ne pas vous gacher la surprise quand vous irez la voir, car vous irez bien sur)

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En bateau Rango, direction les steppes kazakh https://abricotmelba.ywo.fr/2019/09/17/en-bateau-rango-direction-les-steppes-kazakh/ https://abricotmelba.ywo.fr/2019/09/17/en-bateau-rango-direction-les-steppes-kazakh/#respond Tue, 17 Sep 2019 11:18:09 +0000 https://abricotmelba.ywo.fr/?p=309

Un paysage commun au Kazakhstan

Pour continuer notre route, on a plusieurs choix. Soit on prend un bateau pour le Turkmenistan, soit pour le Kazakhstan, soit faire le tour de la Mer Caspienne par la route via la Russie ou l’Iran. Nous avons choisi la solution « sans papiers » ou plutôt sans visa. On naviguera donc en direction du Kazakhstan ! Il n’y a pas de planning fixe, les bateaux ne se déplaçant qu’en fonction des besoins. C’est d’ailleurs pour ça que nous voulions initialement passer par le Turkmenistan, bien que le pays soit assez fermé au tourisme, les bateaux de transport de marchandises acceptant des voyageurs sont bien plus réguliers. On s’est donc établis quelques jours à Baku en attendant de pouvoir – et vouloir – embarquer. Il suffisait d’appeler chaque matin pour avoir une idée vague du prochain départ et c’est le 27 août que l’on se décide à bouger. Un bateau, Professor Gul, doit quitter le port d’Alat vers 21h.

Après 2h de bus pour s’y rendre, il est 19h environ. En arrivant aux « guichets » nous rencontrons 5 voyageurs assis par terre, qui nous annoncent que l’on devra attendre 1h ou 2 pour acheter nos tickets. En définitive, nous n’embarquerons que vers 2h du matin … Alors forcément, cette longue attente permet de discuter, d’apprendre à se connaître. C’est ainsi que nous faisons la connaissance de Marcus (Allemagne), Steffen (Allemagne), Rango (le chien), Ana (Allemagne), Pablo (Espagne) et Aly (Turquie) qui nous a rejoint entre temps.

Rango, le premier amour molosse de Mélanie

Nous voguerons également 24h dans le bateau avec nos 6 nouveaux amis, sans se douter que nous opérons là un tournant dans notre voyage. Pour la première fois, nous allons passer quelques jours en groupe.

Le bateau est bien plus vétuste que celui de la mer Noire, mais l’ambiance à bord est tout aussi agréable, avec encore une fois un mélange de routiers et de voyageurs. Cette fois-ci pas de dauphins, les seules choses qu’on voit en obersant l’horizon, outre les beaux couchers de soleil, ce sont de vieilles machines à forage. Ça ne nous empêchera pas de passer de supers moments, nottament avec le second capitaine Samir, né le même jour que Mélanie.

Arrivés à Kourik, notre destination, au milieu de rien, il nous faut trouver un moyen de rejoindre Aktau, la première ville de la région. On arrive à s’entasser à 5, plus Rango, plus l’imposant chauffeur, plus nos sacs dans un taxi, pour les 80km qui nous séparent d’Aktau. Ana et Pablo continuerons en vélo, mais nous aurons la joie de les retrouver plus tard. À Aktau, on découvre une ville nouvelle, et un beau front de mer. On découvre également l’hospitalité kazakh… Tous les quarts d’heure, nous avons droit à un dialogue approximatif de bienvenue, de grands sourires et des selfies. Sur ce coup là, nous sommes bien aidés par Steffen, qui a appris le russe à l’école. Pour les deux prochaines nuits, nous dormirons sur la plage avec lui et Rango, les autres préférant le luxe d’un lit et d’une douche. Ces deux soirs seront d’ailleurs célébrés la constitution puis les travailleurs et le pétrole. Il y aura alors beaucoup de monde pour faire la fête dans un esprit bon enfant.

On a connu pire pour s’endormir

Ouaiiis, vive le travail ! Vive le pétrole !

Bon, la plage, le soleil frais et les palmiers en plastique c’est bien beau, mais il nous faut maintenant trouver un moyen de rejoindre l’est du pays. Et ce n’est pas Aki, notre nouvel ami imposteur kazakhstanais qui va nous aider. Au contraire, ce joyeux luron semble être le spécialiste de l’incruste et des plans foireux. Il est venu à notre rencontre un matin sur la plage, pour discuter et passer du bon temps. Et il en passera, puisqu’il nous a suivis pendant 3 jours, jusqu’à même entrer dans un appartement que l’on a loué en notre absence. Mais certains dans le groupe l’apprécient, alors bon…

La majeure partie de la bande, avec Aki l’imposteur au premier plan

L’est donc. L’est, Almaty en l’ocurrence, est à 4000km. Et le petit soucis, c’est que tous les trains sont complets, jusqu’au 19 septembre. Or, on doit faire la demande d’un visa de transit russe pour la suite de notre voyage (à Almaty), puis nous rendre à Bishkek au Kirghizistan pour un rendez-vous important le 24. Il nous faut trouver une autre solution. C’est là que l’on s’est lancés dans l’achat d’une voiture avec Steffen et Marcus, en se disant qu’on la revendrai à l’arrivée. Je passe les détails de comment on l’a trouvée, comment on a fait les papiers etc… Le fait est que le tout est prêt le 3 septembre pour un départ le 4. Et d’après de savants calculs, il nous fallait avec Mélanie arriver le 9 septembre à Almaty au plus tard pour avoir le visa russe dans les temps. Et vu la carcasse dans laquelle on s’apprête à rouler, je ne donne pas cher de nos chances.

Shrötti de dehors

Shrötti de dedans (et Rango)

Shrötti et Mélanie

Shrötti et les gentils policiers / mécaniciens

Comme prévu, Shrötti (la voiture) est à peine capable de faire 500km, en 10h, avant de totalement tomber en rade… Heureusement, un train part le 6 septembre avec quelques places à bord, sans doute suite à des annulations de réservation. Nous abandonerons donc nos amis ici, à Beyneu. Ils ont plus de temps que nous et veulent essayer de la réparer.

Sur la route et en dehors, on en a vu plein des comme lui

Après 1 semaine en groupe, nous voilà repartis tous les 2 pour 48h de train…(À suivre)

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L’Azerbaidjan, pas bon pour les dents ! https://abricotmelba.ywo.fr/2019/09/13/lazerbaidjan-cest-bon-pour-les-dents/ https://abricotmelba.ywo.fr/2019/09/13/lazerbaidjan-cest-bon-pour-les-dents/#respond Fri, 13 Sep 2019 15:18:34 +0000 https://abricotmelba.ywo.fr/?p=257 Que le temps passe vite ! Nous avons passé une dizaine de jours en Azerbaidjan, et je prend enfin le temps de vous faire un petit retour sur nos impressions.

Arrivés en Azerbaidjan en bus de Tbilissi, notre sentiment premier est : wahou, que les azerbaidjanais (cf. points à la fin) sont accueillants ! Surtout comparé à l’accueil que nous avions reçu en Géorgie. J’ai passé tout le séjour à me demander pourquoi : culture de l’accueil liée à l’islam ? Une ouverture propre aux peuples turcs (cf. points à la fin) ? Une overdose de miel ?

L’Azerbaidjan est un pays à majorité musulmane mais très peu pratiquant, vestige de son histoire soviétique. On retrouve quand même de très belles mosquées, comme celle-ci, que je suis allée voir 3 fois sans jamais réussir à rentrer à l’interieur. Enfin si, je suis rentrée par incomprehension dans la salle de prière pour femmes, mais sans informations pour savoir comment prier Allah, quoi faire de ce petit Coran et de cette pierre posée dessus, je suis vite ressortie. En plus, j’ai vu que la salle de prière pour hommes était plus belle et plus grande, ça ne m’a pas plu !

Vous voyez la taille des piétons ?

La porte qui par trois fois m’est restée fermée

Je dis très peu pratiquant, mais la nouvelle génération, qui n’a pas vécu l’époque soviétique, semble parfois en recherche de repères et parfois se remet par exemple à porter le voile, ce qui n’est pas vraiment compris par les parents.

Pour reprendre un peu dans l’ordre, nous avons passé 2 jours à Şeki (prononcer entre Shéki et Shaki), une petite ville « très touristique » de l’Azerbaidjan. De manière générale, le pays entier est en réalité peu touristique bien que très accueillant et recelant de belles choses à voir (et à manger), on le sent et ça fait du bien. On passe une nuit dans une chambre très vétuste d’un ancien caravansérail ou caravansaray. Ca permet de s’imaginer un peu mieux les anciennes caravanes qui passaient quelques nuits ici à l’époque de la route de la soie.

On déguste des spécialités locales avec un français rencontré dans le bus, on prend beaucoup de thés pour encore mieux se fondre dans le décor…

Et c’est là que le mal commence. En effet ici on adore prendre le thé avec du citron (jusque là, tout va bien), mais aussi beaucoup de sucre, des petits bonbons, des cacahuetes caramelisées… Puis au bazar, on trouve des baklavas gorgés de miel, des beignets trempés de sucre, d’autres beignets suintant de gras… J’ai personnellement beaucoup pensé à mon dentiste pendant tout ce séjour. Enfin, mes caries reveillées m’y ont forcé.

Grace à la concentration élevée de guèpes au m2, j’ai appris à mes dépends que je ne suis pas allergique à leurs piqures

Mais cette culture du thé est très plaisante, très relaxante. Une grosse théière, un backgammon, des amis et c’est parti pour des heures ! Mais les salons de thé étaient longtemps réservés aux hommes et aujourd’hui encore on sent dans beaucoup de lieux que les femmes ne sot pas les bienvenues.

D’ailleurs je note ici une réelle différence par rapport aux autres pays dans la relation hommes/femmes. On ne me sert plus la main si je ne les y force pas (mais peut-être est-ce depuis la Géorgie ?), il y a des lieux reservés aux hommes, un jeune homme me demande en introduction s’il peut me parler alors que Jeoffrey est à côté, il devient impensable d’être en couple mais non mariés… Rien de problématique néanmoins pour la voyageuse femme que je suis. A part ces fichues poignées de main qu’on me refuse !

Exterieur du palais des Khans de Şeki. Interdit de photographier l’interieur qui est magnifique et completement peint

Beaux batiments à Şeki

Je n’ai pas retrouvé de photo de l’église albanaise de Kish, voici donc une rue de Kish, plus commune mais moins photographiée

Après une journée de bus, nous voici arrivés à Baku. Hormis notre dernier jour, il fera rarement (jamais ?) moins de 35°C à l’ombre. On arrive quand même à faire quelques petites sorties avec les bus locaux. La première : direction les petroglyphes de Gobustan et les volcans de boue à Alat, juste à coté du port où nous embarquerons pour le Kazakhstan.

Après deux bus pour Alat, on arrive au bord d’une piste où nous prenons un taxi pour faire les derniers km : il est 10 heures et une heure de marche sous le soleil dans ce desert nous semble déjà difficile. Le taxi nous emmène voir les « volcans » et nous explique tant bien que mal (avec ses 2 mots d’anglais, mes 3 mots de russe, et l’aptitude magique de jeoffrey de comprendre à travers les langages inconnus) que se baigner dans cette boue est très bon pour les rhumatismes, qu’on peut se rincer dans cet autre trou de boue, que les bulles sont du gaz naturel (preuve à l’appui en enflammant un micro-volcan)… On rit bien et on repart devant un des plus gros afflux de touristes du pays pour aller voir la reserve du Gobustan, contenant environ 600000 petroglyphes, c’est à dire des « peintures » gravées dans la roche datant de 5000 à 20000 ans. En se collant à un guide local anglophone, on apprend que ces petroglyphes étaient il y a 50 ans dans des cavernes, aujourd’hui ouvertes : il et donc necessaire de proteger chimiquement les oeuvres au risque de les voir disparaitre prochainement. Dans cet environnement aride très hostile, seuls de tous petits groupes (5-20 personnes) vivaient là à ces époques, et il est possible qu’ils aient représenté ces nombreux animaux et chasseurs pour effectuer des rituels avant la chasse. Mais aucune certitude bien sûr.

On avait compris que notre taxi nous redéposerait ensuite à Baku, mais il semble vouloir nous dire qu’il veut nous déposer à l’arrêt de bus. Finalement, il décidera de nous demander notre argent avant de nous déposer, et quand nous lui tendons 25 manats, il nous dit qu’on s’était mis d’accord sur 25 dollars, c’est à dire 50 manats… devant ce manque d’honneteté qui casse toute la joie qu’on a eu avec lui, on sort de la voiture en plein milieu de la 4 voies, loin des bus, avec seulement 3 manats en poche, sans savoir où aller et sans argent pour repayer un taxi… Jusqu’à ce qu’un papi nous dise de monter dans cette voiture : mais oui, cet homme va justement à Baku avec sa grand-mère, démarre maintenant et ne veut pas d’argent ! Ne jamais s’arrêter aux mauvaises experiences, des personnes seront toujours là pour vous redonner foi en l’humanité.

C’est dans ce bain bulleux de 2 ou 3 mêtres de diametre qu’il est conseillé de se baigner

Et dans ce bain de plus de 7 mètres de diametre de se rincer ! Enfin, rincer..

On va également voir Yanar Dag, une montagne perpetuellement en feu à cause du gaz qui s’échappe. Cela s’avère décevant car une affaire touristique s’est juste construite devant pour faire payer l’entrée (très cher), mais selon moi les 40 minutes de bus valaient le détour : on voit enfin sur quelles richesses – et la pollution et la pauvreté qui l’accompagnent – s’est batie Baku.

Même paysage pendant plusieurs kilomètres

Yanar Dag

Baku est une ville globalement très propre et riche : on sent l’argent du petrole et du gaz. Même si certains quartiers, entre les rues plus passantes, semblent y avoir echappé.

Entre les petites excursions, on prend le temps de ne rien faire dans cette ville sous cette chaleur terrible, de reflechir à nos plans pour la suite du voyage et post-voyage, de nous empiffrer de documentaires, de faire la cuisine avec le cuisinier de l’hotel juste au dessus, de manger un döner kebab – qui n’a rien à voir avec les notres – par jour.

Et moi, je visite évidemment le musée du tapis ! Des tapis de toutes sortes, de toutes les couleurs et époques ! Une passion est née, gare à vous. Il ne me manque plus que les moutons…

  • Les habitants d’Azerbaidjan : azeris ou azerbaidjanais ? Internet parle bien souvent des « azéris » et jadore prononcer ce mot, j’avais donc tendance à l’utiliser. Mais Jeoffrey m’a tout de suite stoppée, preuve à l’appui: les Azéris seraient un ancien peuple d’Iran, mais surtout ce mot a été employé durant l’époque soviétique pour appuyer la différence entre les russes et les turcs. J’ai demandé à un azerbaidjanais son avis et il m’a confirmé cette théorie. Devant cette validation extremement scientifique d’une unique personne, j’ai très difficilement arrété de parler d' »azéris », et ils apprécieront que vous fassiez de même.
  • L’azéri n’est pas non plus le nom de leur langue : ils parlent azerbaïdjanais.
  • Les azerbaidjanais sont un peuple « turc » (en termes d’ethnie, mais je ne maitrise pas le sujet, allez voir sur le web comme moi :)), et nous avons senti qu’ils sont très fier de cette histoire/apparenance/culture. Nous leur donnons raison.
  • Les chauffeurs de bus et taxis aiment la musique azerbaidjanaise, assez festive (moi aussi), et aiment par extension ce qui s’en rapproche : où comment entendre du Kendji Girac en plein milieu du pays.
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L’Esprit du Voyage https://abricotmelba.ywo.fr/2019/08/31/lesprit-du-voyage/ https://abricotmelba.ywo.fr/2019/08/31/lesprit-du-voyage/#comments Sat, 31 Aug 2019 05:03:44 +0000 https://abricotmelba.ywo.fr/?p=249

Avec un blog, via diverses applications ou durant les réunions de familles, tout le monde aime partager ses photos de voyage. Montrer la belle montagne qu’on a gravie (ou juste regardée), la plage de sable fin, le coucher de soleil, le monument national ou nos chers amis faire les rigolos en tenant la Tour Eiffel entre leurs doigts. On peut aussi écrire – lire – des livres sur les traversées fantastiques, des récits de voyages et d’aventure. Mais je crois qu’il existe quelque chose que l’on ne peut que trop difficilement retranscrire, c’est l’Esprit du Voyage.

Vous savez, j’ai cette impression de voyager non seulement à travers les frontières, l’espace, mais aussi dans le temps, celui des Hommes – et Femmes – et de notre histoire, de nos cultures. On est comme au coeur de cette tempête d’émotions, origine de nos mariages et de nos guerres.

Plus je m’éloigne de chez moi et plus je suis étonné de voir à quel point cette expression « chez moi » n’a que peu de sens. On est ici chez nous, sur Terre. Et j’ai beau être le premier à lever les yeux au ciel pour m’émerveiller de la folie des étoiles, je n’ai jamais été aussi heureux que face aux simples rires d’un(e) autre. Quand je n’ai plus de repères, géographiques ou culturelles, il suffit d’une simple attention d’un(e) inconnu pour que je retrouve mon chemin.

Tout ça pour dire merci a chaque personne que j’ai eu la chance de rencontrer. Que ça ait duré 32 ans ou quelques minutes, je suis heureux de faire partie de cette immense famille, vous faites mon histoire, et donc une infime partie de l’histoire des Hommes, de notre histoire.

Je souhaite à tout le monde un jour de faire la rencontre de l’Esprit du Voyage, qui vous fait vous sentir chez vous n’importe où dans le monde, face à un simple sourire.

Jeoffrey

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Au pays de Georges la brute https://abricotmelba.ywo.fr/2019/08/25/au-pays-de-georges-la-brute/ https://abricotmelba.ywo.fr/2019/08/25/au-pays-de-georges-la-brute/#comments Sun, 25 Aug 2019 06:49:56 +0000 https://abricotmelba.ywo.fr/?p=210 Nous voilà le pied à terre de l’autre côté de la mer noire, en Géorgie. C’est un nouveau monde pour nous, à la limite de l’Europe et de l’Asie, dans cette ancienne république soviétique. On est resté une nuit à Batumi, histoire de ne pas re-voyager immédiatement. Il s’agit d’une ville balnéaire très touristique, surtout localement, comme un peu le Cannes géorgien ?

Le premier contact n’est pas si déstabilisant donc, malgré un alphabet atypique mais très esthétique.

Des emplettes chez c&a ?

Ou chez Carrefour ?

Le lendemain matin, nous sommes à la recherche d’une marshrutka, un minibus local, qui nous emmènerait à Mestia, au nord du pays, tout près de la Russie.

On arrive à destination en 5h environ, le temps pour nous de comprendre que le pays est géré par des gangs de vaches, que l’on croise absolument partout !

C’est un pays d’élevage sans clotures, et les conducteurs doivent en permanence faire avec ces jolis bovidés. À Mestia, nous sommes dans la région du Svanetie, région très traditionnelle et rurale jusqu’à ce que le tourisme prenne le dessus, il y a moins de 10 ans. Et la première chose que l’on remarque, c’est à quel point les géorgien qu’on a rencontrés sont brutes, et pas hyper accueillants… Ici, d’abord on aboie, après on verra ! De toute façon, on est là pour randonner dans les montagnes, nous ne devrions pas croiser grand monde. Que nenni ! Déjà, c’est bondé de touristes, mais surtout la randonnée nous fait traverser quelques petits villages svan très dépaysants et bien sûr habités par nos amis les brutes (notez les tours de défende datant du IX° et XII°ième siècle, typiques de cette région).

Mais ce n’est pas la raison qui nous a stoppés au bout de 2 jours d’ascension. La très forte chaleur et les longues pentes très raides ont eu raison de mon corps de lâche (les tendons du genou commencent à chauffer très fort), au grand dam de Mélanie. Nous avons quand même eu le temps de profiter du paysage, des villages et des nombreux petits cochons et jolies vaches.

Nous étions pourtant si proches d’un glacier !

On n’est jamais vraiment seul

De retour à Mestia, Mélanie a insisté pour aller au cinéma voir le film svan le plus célèbre, Dede, qui a remporté une dizaine de prix dans le monde. Il est diffusé tous les jours au cinema-pub « Dede »… Cinéma ? Non en réalité, nous sommes chez des gens qui ont installé un bar au rez-de-chaussée et un vidéoprojecteur au sous-sol. Et « ces gens », ce sont tout simplement des acteurs du film. Une expérience très rigolote pour nous, malgré leur gamin qui venait chanter dans les escaliers. Sinon, on vous conseille le film, car il dépeint très clairement le caractère particuliers de ces peuples des montagnes géorgiennes, bien qu’il n’en montre que la face traditionnelle, et pas la « modernité » et le tourisme désormais très prégnant.

On décide par la suite de faire au plus simple en allant directement dans la capitale Tbilissi, pour en profiter plusieurs jours et retrouver quelques réflexes de sédentaires. À Tbilissi, on découvre une ville très moderne, laissant la part belle à l’art. Le monument iconique de la ville se nomme « Pont de la Paix » et fait office d’oeuvre d’art moderne.

On a vraiment pris plaisir à parcourir les différents quartiers de cette ville, qui n’a pas laissé les traditions sur le seuil de la modernité.

Cathédrale de la trinité

Cathédrale de la trinité, et des gens

Au centre ville se trouve la Clock tower, une petite tour construite en 2011 sur les bases de ruines et vieilles pierres. Chaque midi et 19h se joue une petite pièce de théâtre avec des marionnettes.

Et pour ma part, j’ai énormément apprécié les sous terrains, dans lesquels on trouvait de superbes arts graphiques.

Enfin, on ne pouvait pas quitter le pays sans goûter aux spécialités culinaires, et surtout le vin, parmi les plus célèbres au monde et parait-il le plus ancien. On a également essayé la tchourtchkhela, une friandise « faite maison » à base de noix enrobées d’une préparation au jus de raisin et les Khinkali qui sont de gros raviolis à la viande, mangés avec du yahourt. Mais notre meilleur ami sera le khachapuri, un feuilleté au fromage, sur lequel un oeuf est posé (ou non, selon la région)

Tchourtchkhela, friandise inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco

Khachapuri et Khinkali, 2 grandes vedettes géorgiennes

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La Mèw’ nwah’ ?… https://abricotmelba.ywo.fr/2019/08/15/la-mew-nwah/ https://abricotmelba.ywo.fr/2019/08/15/la-mew-nwah/#comments Thu, 15 Aug 2019 16:47:58 +0000 https://abricotmelba.ywo.fr/?p=153 Pour continuer notre avancée vers l’est, on a décidé de prendre un bateau depuis le port de Burgas en Bulgarie, vers Batumi en Géorgie, à travers la Mer Noire.

Un soir comme un autre à bord

Ce bateau est avant tout destiné aux routiers et aux wagons. Mais depuis quelques années, c’est aussi un moyen de transport populaire auprès des voyageurs. Alors qu’il arrive qu’il n’y ait que 2-3 « touristes » à bord, surprise, nous étions cette fois une bonne vingtaine. Des cyclistes, motards, voitures, pédestres, seuls ou en duo, les voyageurs restent fidèles au mois d’août.

Des petits camions par milliers

Il y a depuis ce port un départ par semaine, le vendredi. Nous prendrons celui du 2 août. Pour réserver notre place, on a pris soin d’appeler 1 semaine plus tôt et d’envoyer un mail. Rien n’est clairement indiqué nulle part, ni même l’heure du départ, et aucune réponse à nos emails. On s’est rendu le jour même sur le port pour nous renseigner d’avantage. Le bateau part dans la nuit, lorsque toutes les cargaisons seront chargées, mais on peut embarquer bien avant, histoire de nous installer dans notre cabine. C’est déjà bon de savoir que notre réservation est bien prise en compte, reste juste à payer les 280€ pour nos 2 billets.

Il est 18h, on se balade sur le port à la recherche de notre bateau et de la douane, car à part des camions garés de partout, difficile d’y voir clair. Une fois arrivés devant le bateau, un « cow-boy » bulgare souhaite fouiller mon sac, mais abandonne très vite face au bazar. Il n’a en revanche pas juger utile de regarder celui de Mélanie, car « woman ! It’s ok »

Allez hop, on monte les escaliers du bateau, on tourne, on retourne, on remonte et on arrive dans la salle principale, qui servira surtout de salle à manger et salle de jeu. Une dame nous remet les clés de notre cabine en échange de notre passeport, et nous annonce « you with other family ». Autrement dit, on partagera la cabine avec un jeune couple, deux allemands de moins de 30 ans, très sympa et accros aux séries :).

Bienvenu dans notre chambre

Après un premier dîner a bord (tous les repas sont inclus) et l’occasion de faire connaissance avec les premières personnes, on est allés se coucher. Le bateau est parti à 3h du matin.

Chaque jour suivant était une petite routine apaisante, au milieu d’une vaste étendue d’un bleu profond. Tout était étonnament bien géré et organisé depuis notre départ jusqu’aux arrivées (…). Réveil pour le petit déjeuner à 8h et balade sur le pont pour respirer l’air du matin avant qu’il ne fasse trop chaud. Déjeuner à midi pile, puis sieste ou lecture, jeux, blabla avec les passagers, jusqu’à 19h pour le dîner. Le soir on profite du coucher de soleil, et on retourne après une partie de cartes se coucher avec un film. Un petit havre de paix, magnifié par les dauphins que nous avons vus par deux fois jouer autour du bateau.

Non j’vous assure, c’est bon en fait !

Ce huis clos favorisant les échanges, on a pu faire des rencontres de tous horizons. Il y avait Fanny, une suissesse de 27 ans qui de chez elle allait rejoindre Tbilissi à vélo. Thibault et Léa, un couple de cyclistes franco-vietnamien qui roule de France au Vietnam afin de récolter des fonds pour une association. Julia et X, nos colocataires allemands. Un hollandais, albanais d’origine qui retournait dans son pays de coeur. Une japonaise qui veut lancer son affaire en Géorgie… Mais aussi des routiers venus de partout, nottamment des anglais transportant des voitures et du matériel pour le film Fast & Furious 9.

Mel et la toujours très souriante Fanny

On a navigué avec toute cette joyeuse bande jusqu’au 5 août matin, date d’arrivée au port de Batumi. On refait nos sacs, récupère nos passeports et tout le monde se rend dans la salle commune ou sur le pont en attendant l’arrivée des douaniers. Pas si vite, moussaillon ! D’un coup de vague, le bateau tangue si fort que tout dégringole de partout, des assiettes cassent, on manque de tomber et bien entendu, impossible de docker. La mer s’est réveillée, forçant le capitaine à retourner en mer en attendant que cela se calme. Le doute s’installe un peu sur tous les visages, jusqu’à l’annonce : « on réessaye ce soir ou demain ». Dans les faits, nous sommes donc arrivés à Batumi le 6 août, profitant d’une nuit de plus avec nos amis à bord.

Bye bye bateau, c’était très chouette !

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